À l’occasion du dépôt d’amendements de la part du ministre Arcand, Tache d’huile s’inscrit dans un vaste Front commun pour continuer à décrier le projet de loi 106. Les amendements proposés sont gravement insuffisants, comme en témoigne le communiqué du Front commun pour une transition énergétique, dans lequel s’inscrit Tache d’huile.
Tache d’huile rappelle que les consultations liées au projet de loi s’inscrivent dans l’esprit des consultations bidons pour une politique énergétique, à savoir pratiquement inexistantes. La mobilisation des communautés concernées et des conseils municipaux quant aux enjeux soulevés par la loi 106 témoigne d’une grande vigilance et ce malgré l’usage d’une tactique tristement classique qui consiste à déposer un projet de loi juste avant les vacances. Ce choix stratégique illustre bien la tendance anti-démocratique du gouvernement et a aussi été dénoncé par l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador. « Il faut continuer à insister pour la mise en oeuvre des transitions nécessaires et la protection de l’eau potable, et c’est incompatible avec ce projet de loi, même avec les amendements déposés » affirme la porte-parole de Tache d’huile.
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En plus du processus bâclé, le réaménagement de la loi 106 proposé par le gouvernement du Québec ne correspond pas aux représentations multiples que les élus et la société civile lui ont adressées. En effet, de l’aveu même du ministre responsable hier, les municipalités ne pourront pas bloquer les projets pétroliers et gaziers sur leur territoire si des permis d’exploration ont déjà été accordés, ce qui est le cas pour des centaines de municipalités. Et si une entreprise veut construire un pipeline ou un gazoduc sur un terrain privé en vue d’une exploitation d’hydrocarbures, elle pourra demander une expropriation de son propriétaire en cas de refus de ce dernier.
De plus, il est incontournable que les travaux en cours doivent cesser pour qu’un débat sain puisse avoir lieu. « Pour les communautés de la Gaspésie, le projet de loi suit son cours dans un climat intenable alors que les annonces se multiplient dans la région quant à l’extraction et au transport d’hydrocarbures, avec l’appui du gouvernement qui est non seulement juge et parti, mais aussi bailleur de fond, avec notre argent de surcroît. Quand on ajoute à cela la cimenterie de Port-Daniel qui est en construction, ça commence à faire beaucoup d’infrastructures coûteuses et polluantes qui vont de l’avant. C’est complètement à l’envers des objectifs climatiques, ça menace la santé des milieux de vie pour des générations! Qui donc a tout à gagner de l’absence de consultations valables? », demande la porte-parole.