Le décès tragique de Jean Lapierre a provoqué une onde de choc dans le milieu politique, plusieurs de ses anciens collègues témoignant de leur stupéfaction face à cette triste nouvelle.

Le décès tragique de Jean Lapierre a provoqué une onde de choc dans le milieu politique, plusieurs de ses anciens collègues témoignant de leur stupéfaction face à cette triste nouvelle.

Le premier ministre Justin Trudeau a réagi sur Twitter, se disant «ébranlé» par la mort de Jean Lapierre et plaidant que cela représentait une «grande perte pour le monde politique».

«Je pense à plusieurs moments avec Jean — des discussions franches et des entrevues corsées. Tu resteras toujours dans ma mémoire», a-t-il écrit dans un second message.

L’ancien premier ministre libéral Paul Martin, qui avait fait de Jean Lapierre son ministre des Transports, était visiblement bouleversé par le soudain décès de «son grand ami».

«Pour lui, ce n’était pas du travail, a-t-il offert. Il aimait vraiment les débats, les grands débats de l’heure, et il voulait participer à ces débats. Il participait comme ministre, il participait comme journaliste.»

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«Et je pense que chacun de nous, on apprenait de lui. Et là, il est parti», a laissé tomber M. Martin, la voix brisée par l’émotion.

L’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe, compagnon d’armes de M. Lapierre aux premières heures du Bloc québécois, a confié avoir parlé à M. Lapierre pas plus tard que lundi.

Il se souvient d’un politicien «combatif, passionné et généreux», avec qui il a adoré visiter les Îles-de-la-Madeleine en vacances, par le passé.

«Il avait certainement le meilleur réseau de contacts que l’on puisse imaginer, à travers le Québec, dans tous les secteurs, que ce soit du côté patronal ou syndical. Il connaissait tout le monde, Jean Lapierre», a-t-il dit.

L’ex-ministre libérale Liza Frulla, qui a servi dans le cabinet de M. Martin aux côtés de Jean Lapierre, s’est quant à elle dite «sous le choc».

En entrevue, elle a indiqué que ses pensées allaient d’abord à la mère de M. Lapierre, qui en plus de perdre un mari, vient de perdre des enfants.

L’ancienne ministre du Patrimoine se rappellera de M. Lapierre comme un homme «de bonne humeur, gai, positif».

«Ce qu’on voyait de Jean Lapierre, ce qu’on a connu dans les médias, c’était lui, c’était exactement le même Jean Lapierre sur le plan privé», s’est-elle souvenue.

Visiblement secoué, le maire de Montréal, Denis Coderre, a déploré la perte d’un ami de longue date et ancien collègue aux Communes.

«C’est difficile, parce que je lui ai écrit hier, a-t-il dit au cours d’un point de presse à l’hôtel de ville. On l’a connu haut en couleur, c’est quelqu’un qui nous forçait à redéfinir le mot incontournable lorsqu’il faisait ses chroniques.»

Qualifiant M. Lapierre «d’homme de terrain», le maire Coderre s’est rappelé d’un communicateur né toujours présent au bon moment pour les fins de ses nombreuses chroniques politiques.

Même s’il était identifié aux libéraux fédéraux, cela n’empêchait pas des gens de tous les partis et de différentes organisations d’appeler M. Lapierre, a ajouté le maire de Montréal.

L’opposition à Ottawa transmet ses hommages

Le chef adjoint du Parti conservateur, Denis Lebel, a parlé d’un homme «authentique» qui avait su demeurer humble malgré sa popularité.

«Jean prenait le temps d’écouter les gens. Il aurait pu, avec sa notoriété, se débrancher un peu, mais pas du tout. Il était très près des Québécois et aimait avoir le pouls de la population», a-t-il confié en entrevue téléphonique.

Et Denis Lebel, lui, aimait avoir le pouls de Jean Lapierre, qu’il a souvent consulté alors qu’il était ministre au sein du gouvernement de Stephen Harper.

«Je lui ai demandé son point de vue assez régulièrement sur des enjeux, sur des angles que je devais prendre. Il a connu ça, être un Québécois assis à la table du gouvernement à Ottawa», a-t-il ajouté.

Pour le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, le départ de Jean Lapierre laissera «un grand vide dans le quotidien des hommes et des femmes politiques, tous partis confondus», ainsi que pour le public.

«Nous nous ennuierons des chroniques hautes en couleur de ce communicateur né, qui, plus souvent qu’autrement, réussissait à dicter l’enjeu politique du jour», a-t-il écrit dans un communiqué.

Par voie de communiqué, le chef du Bloc québécois, Rhéal Fortin, a parlé d’une «terrible nouvelle». «C’est une lourde perte que nous subissons aujourd’hui. Jean Lapierre était une véritable bête politique, un passionné comme il s’en voit peu. Nous nous souviendrons de sa verve, de son humour et de sa longue carrière au service des Québécoises et des Québécois», a-t-il ajouté.

Réactions à Québec

Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui réagira officiellement mercredi au décès de M. Lapierre, a tout de même écrit un court message sur son compte Twitter. «Tu étais aimé et admiré. Merci pour tout ce que tu nous as donné», a-t-il déclaré.

Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a dit ressentir un «profond sentiment d’injustice» face à un tel drame.

«M. Lapierre a été un politicien et un analyste politique respecté autant de la population, des artisans du monde des médias que des femmes et des hommes politiques. Nous pouvions sentir son amour profond pour la politique, pour ses rouages et pour celles et ceux qui ont fait le choix du service public», a-t-il dit par voie de communiqué.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a rendu hommage à M. Lapierre et son épouse, «deux passionnés de la vie», a-t-il écrit sur Twitter.

Les collègues de la radio sous le choc

Les anciens camarades de M. Lapierre à la radio se sont dits sous le choc de la tristesse du drame qui a touché leur collègue et ami.

«Même si on ne connaissait pas Jean, ce qu’on nous racontait aujourd’hui, l’histoire d’une famille de Madelinots qui allaient là pour les funérailles de leur père. Ce serait déjà une histoire en elle-même d’une infinie tristesse. Évidemment, quand on connaît personnellement Jean, on est doublement touché», a affirmé l’ex-politicien devenu animateur Mario Dumont.

L’animateur Paul Arcand s’est quant à lui souvenu de la passion dévorante qu’éprouvait Jean Lapierre à l’égard de la politique. «Jean, il allait des week-ends dans des congrès, il écoutait CPAC (la chaîne parlementaire) par un dimanche ensoleillé. J’en connais pas beaucoup qui font ça. C’est probablement le chroniqueur politique le plus influent au Québec», a-t-il témoigné.

Réactions sur les réseaux sociaux

«Mes condoléances aux proches de Jean Lapierre, grand chroniqueur politique. Jean, ton analyse fine et ton aplomb nous manqueront», a écrit sur Twitter la ministre du Patrimoine, Mélanie Joly.

«Profondément attristé par les nouvelles du décès de mon ami Jean Lapierre dans un accident d’avion au Québec. Vraiment bouleversant», a pour sa part écrit l’ancien chef intérimaire du Parti libéral, Bob Rae, sur le même réseau social.

«La famille de Jean Lapierre est dans mes prières. Jean était un grand Québécois et un grand Canadien», a pour sa part écrit l’ancien premier ministre Stephen Harper, sur son compte Twitter.

La Presse Canadienne