Aujourd’hui, 31 mars 2016, marque la fin de la Conférence régionale des élus de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CRÉ). Créé en 1988, cet outil de développement fait place, dès maintenant, à la Table de concertation de la Gaspésie et des Îles.
Au niveau historique, la première version de cet organisme de développement et de concertation de la région est apparue en 1988 avec la Conférence régionale de concertation et de développement. Le 23 mars 2004, autre changement dans l’appellation avec la naissance de la Conférence régionale des élus Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (la CRÉ). Mais rappelons que le CRD Bas-St-Laurent-Gaspésie avait fait son apparition bien avant, au cours des années 1970.
Dans la réalité, la Conférence est reconnue comme étant « l’interlocutrice privilégiée du gouvernement en matière de développement régional. » Sa mission est simple et claire : mobiliser, soutenir et développer.
Rappelons que la CRÉ avait un budget d’opération d’environ 4,3 millions de dollars et contribuait entre autres à plus de 40 organismes ou groupes de concertation. Plusieurs ententes spécifiques conclues avec différents ministères et organismes s’ajoutaient, amenant des investissements supplémentaires annuels d’environ 15 M$.
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Constat lamentable…
» C’est triste! » Voilà les premiers commentaires du directeur général de la Fédération de l’UPA de la Gaspésie et des Îles, Marc Tétreault. « Ça complique passablement les choses, la disparition de la CRÉ, dit-il. Cela nous oblige à revoir nos façons de fonctionner. Nous, dans le monde de l’agriculture, nous avions négocié des ententes spécifiques. Alors, comment cela va fonctionner ? Je ne le sais pas encore, sans doute que nous devrons négocier MRC par MRC… Cela amène une duplication du travail. »
Et les sous, eux?
Bien sûr à la CRÉ, il reste encore des sommes importantes qui seront, pense-t-on, distribuées dans des secteurs, comme l’agroalimentaire, par exemple, explique pour sa part le maire de Saint-Siméon, Jean-Guy Poirier. Il souligne que la dernière rencontre a eu lieu hier (mercredi 30 mars 2016) en présence des préfets et du représentant du ministère des Affaires municipales.
Jean-Guy Poirier, un vieux routier de la politique depuis près de 40 ans, souligne les bienfaits du CRCD et de la CRÉ, mais « avec la disparition de la CRÉ, je crains bien que les vieilles querelles de clocher entre certains villes et villages reprennent en Gaspésie. Tu sais fort bien qu’avec la disparition de la Conférence régionale des élus, la région Gaspésie les Îles sera privée de plusieurs millions de dollars pour son développement. Avec la nouvelle Table de concertation, il n’y aura pas un sou pour le développement de la région. Quand des sommes seront disponibles au niveau de la province pour tel ou tel autre programme, je crains que les querelles recommencent dans la région. »
Le président de la nouvelle entité, la Table des Préfets élargie de la Gaspésie et des Îles, M. Guy Gallant, ne veut pas commenter la fin de la CRÉ. Le président souligne que la Table ne sera pas un organisme de développement, mais bien de concertation, de demandes et de prises de position « puisque nous n’avons pas d’argent. Le financement vient des six MRC de la Gaspésie et des Îles de la Madeleine à raison de 20 000 $ chacune. »