Les débarquements de homards n’ont jamais été aussi élevés au Canada depuis plus de 100 ans.
Par exemple, en 2013, les 74 686 tonnes recueillies représentaient une valeur de 680 millions de dollars. Des chiffres qui ont de quoi réjouir les pêcheurs de la Gaspésie qui prenaient la mer ce matin même pour l’ouverture d’une saison qui s’échelonnera sur 68 jours. Selon les acteurs du milieu, la saison 2015 a été historique et 2016 devrait être exceptionnelle. Des qualificatifs qui n’ont rien de trop dithyrambique si on y regarde de plus près. L’an dernier, on a observé une augmentation des prises de 97,6% comparativement à la moyenne des 25 dernières années.
Le homard de la Gaspésie, c’est une pêche responsable et durable
Jean Côté, directeur scientifique
Le prix moyen du homard a quant à lui été de 5,53 $ la livre. En début de saison, le prix avait été fixé à 7 $, avant de chuter à 5 $ moins de 10 jours plus tard pour ensuite remonter à 7 $ dans le dernier droit. Cette année, on s’attend à un prix initial autour de 7,50 $ la livre. Une bonne nouvelle pour les 153 capitaines-propriétaires et 350 aides-pêcheurs qui viennent de prendre le large.
« On s’attend encore à une bonne année. Les évaluations qui ont été faites ont montré qu’on avait encore beaucoup de homards, que les stocks sont en santé et que tous les efforts qu’on a faits pour diminuer la pression sur la ressource portent fruit », explique Jean Côté, le directeur scientifique du Regroupement des pêcheurs professionnels du Sud de la Gaspésie (RPPSG).
Homard 2.0
Beaucoup d’efforts ont été mis dans les dernières années pour s’assurer d’offrir un produit à la hauteur des attentes et répondant aux standards élevés que s’impose l’industrie. À titre d’exemple, le homard gaspésien version 2016 est le seul au monde qui soit à la fois traçable de l’assiette jusqu’au pêcheur, certifié par le Marine Stewardship Council et recommandé par Ocean Wise. C’est donc un homard unique au monde, le seul qui réponde aux nombreux critères de pêche durable et écoresponsable et qui porte un médaillon permettant de retracer le pêcheur qui l’a capturé.
« On pense que c’est bon de se démarquer. Le homard de la Gaspésie c’est rendu un homard de niche, qui a une très grande qualité. C’est une pêche responsable et durable. On le dit mais c’est reconnu par divers organismes », renchérit M. Côté.
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Sur le site monhomard.ca, les consommateurs peuvent entrent le numéro inscrit sur le médaillon et peuvent visionner une vidéo montrant « leur pêcheur » en pleine action. La Gaspésie est ainsi la seule région à assurer cette traçabilité pour tous ses pêcheurs. D’ailleurs, tous utilisent le journal de bord électronique développé pour eux pour transmettre, en temps réel, des données sur leurs captures journalières à Pêches et Océans Canada. Le RPPSG a ainsi « recréé » la pêche au homard pour en faire une pratique moderne et ainsi assurer la pérennité de la ressource. Ne reste maintenant plus qu’à attendre le retour des pêcheurs pour savourer ce produit unique.