Les nombreux changements survenus aux organismes de développement régional en Gaspésie font dire au préfet de la MRC de Bonaventure, Jean-Guy Poirier, que ce développement sera difficile, pour ne pas dire ardu, au cours des prochaines années.
La fermeture de la CRÉ amplifie les problèmes de financement de plusieurs organismes socio-communautaires dans la région. Idem pour les petites entreprises depuis que les CLD sont disparus de la carte.
Au cours des dernières années, la CRÉ avait un budget de développement de plus de 14 millions de dollars par année. « Présentement, pour faire du développement économique il va rester environ 350 000 $ par MRC. Une année, nous avons eu 30 millions pour des projets spécifiques. Normalement, on recevait entre 12 et 14 millions. Quand on se réunissait, le pot était là et les MRC présentaient des projets pour aller chercher de l’argent. », indique le préfet.
Les temps changent. Depuis que la CRÉ est disparue, les gens qui ont des projets doivent les présenter à leur MRC. Point. « Oui, les gens doivent présenter leurs projets à leur MRC et non pas à la Table des préfets par que cette instance n’a pas une « cenne » noire pour le développement. Nous avons zéro! »
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Jean-Guy Poirier donne l’exemple (fictif) de la Ville de Bonaventure qui pourrait faire une demande de 50 000 $ dans le but de retaper une partie de sa piscine intérieure. « Après analyse, si le Comité d’investissement (de la MRC) décide d’y aller dans ce dossier, il participera à la hauteur du montant demandé. Mais nous n’avons pas plus de 350 000 $ pour des projets comme ça. Le montant maximum que nous pouvons avoir dans nos caisses est 500 000 $. Ce n’est pas beaucoup d’argent ça surtout dans une MRC comme la mienne qui compte 13 municipalités. »
Parler pour parler
Jean-Guy Poirier ne croit pas que la Table des préfets pourra changer grand-chose dans le portrait économique de la région. « Ça ressemblera à une grosse émission de « Parler pour parler ». Personnellement, je ne crois pas que nous allons faire des miracles avec ça. Il n’y pas d’argent, un point c’est tout. Les gens étaient intéressés d’aller à la CRÉ parce qu’il y avait de l’argent. Les gens allaient là pour discuter des projets émanant de leur MRC. À la Table des préfets, il n’y a pas un sou pour le développement, et en plus, il faut que les MRC paient pour envoyer leur préfet à ces réunions…
En conclusion, le préfet Poirier affirme : « Nous avons peine à conserver nos acquis présentement. Que sera le développement économique dans le futur ? Ça va faire mal, très mal. D’ici la fin de l’année, nous aurons d’autres répercussions, très difficiles pour tout le monde, avec la fermeture des entités comme la CRÉ et les CLD. »