La Commission municipale du Québec (CMQ) vient de suspendre la mairesse de Chandler, Mme Louisette Langlois, pour une durée de 30 jours sans rémunération. La suspension entrera en vigueur le 1er juin prochain.
Dans son jugement rendu le 16 mai, le CMQ reproche à Louisette Langlois d’avoir « commis des manquements à l’encontre des règles prévues au Code d’éthique et de déontologie à l’intention des élus de la Ville de Chandler. »
Rappelons qu’elle a demandé au trésorier de la ville, vers la fin de l’année 2013, de « réserver » la somme de 130 000 $ que la mairesse tenait à inscrire dans le prochain budget 2014 afin d’embaucher un ingénier et un greffier.
Cette première plainte comprend deux manquements selon la CMQ. En demandant au directeur des finances qu’il réserve ce montant dans le budget 2014 « sans en informer les conseillers municipaux et le directeur général, madame Langlois aurait contrevenu à l’article 3 du Code, puisqu’elle n’aurait pas développé des attitudes et des comportements favorisant des communications transparentes, franches et honnêtes envers la population, le conseil municipal et les employés municipaux. »
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La Commission ajoute en plus qu’elle « n’aurait pas respecté la ligne hiérarchique établie au sein de l’organisation ainsi que le statut hiérarchique à l’intérieur du processus décisionnel. »
La Commission précise que « Madame Langlois a commis deux manquements et ses agissements nuisent au lien de confiance des citoyens à l’égard des élus. »
Par ailleurs, la preuve a révélé « qu’elle a nié à plus d’une reprise des évènements reliés à sa demande au trésorier, alors que la preuve démontre le contraire. N’eut été de l’intervention de Luc Legresley le 7 janvier 2014, les élus auraient tous été tenus dans l’ignorance de cet ajout au budget. Il s’agissait d’une information importante. »
Franchise et honnêteté
Les juges notent à la fin de leur jugement de 26 pages qu’il est important que « le premier magistrat d’une Ville agisse avec transparence, franchise et honnêteté, afin de maintenir le lien de confiance au sein de son conseil, auprès des fonctionnaires et envers la population. »
Ils ajoutent avec sévérité que le geste posé par le premier magistrat de la Ville de Chandler n’est pas anodin. Il s’agit, selon la CMQ « d’un subterfuge pour faire avancer un dossier auquel la mairesse croit profondément et qui n’avait pas reçu l’aval du conseil. La mairesse, non seulement a-t-elle fait une demande irrégulière au trésorier, mais en aucun moment par la suite, elle a agi avec transparence en informant son conseil municipal et le directeur général. »
À la suite de la preuve de ces manquements graves, la Commission en est arrivée à la conclusion d’imposer une suspension de 30 jours dans rémunération.
En fin d’analyse, la CMQ conclut que la conduite de « Louisette Langlois, en ce qui concerne sa demande au trésorier d’ajouter un montant de 130 000 $ aux prévisions budgétaires 2014, constitue un manquement aux articles 3 et 4 du Code d’éthique et de déontologie à l’intention des élus de la Ville de Chandler, puisqu’elle n’a pas respecté la ligne hiérarchique établie au sein de la Ville et qu’elle n’a pas eu des communications franches, transparentes et honnêtes envers les membres du conseil municipal et le directeur général. »
Joint à Chandler, Madame Langlois n’a pas voulu émettre de commentaires. « Pour le moment, je ne peux pas vous donner de commentaires parce que présentement nous vérifions d’autres démarches » à faire auprès de d’autres instances, affirme la mairesse de Chandler.