L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a dénoncé récemment les nouvelles compressions de 4,25 M$ au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie.
Rappelons qu’en juin dernier, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Gaspésie avait présenté ses résultats financiers pour l’année 2015-2016, ainsi que son budget pour 2016-2017. Bien qu’il anticipait en début d’année un déficit de 21 M$, le CISSS a terminé sa première année d’opérations en équilibre, « après beaucoup d’efforts et un peu de chance », selon le directeur des ressources financières et de l’approvisionnement, Jean-Pierre Collette.
Mais pour l’exercice financier actuel, l’organisme régional a présenté un budget équilibré, qui nécessitera des « mesures d’optimisation » de 4,25 M$, pour répondre à la demande du ministère. Le budget du CISSS est d’un peu plus de 300 M$.
Selon le CISSS, ces « mesures d’optimisations » ne devraient normalement pas avoir d’impacts sur les emplois au sein de l’organisation, puisque ces emplois sont « vacants ».
Publicité – Lire la suite de l’article ci-dessous
Ce n’est pas du tout l’avis de Guylaine Michel, responsable de la région au sein de l’APTS, qui soutient que « l’annonce de ces compressions ne peut que se traduire par des réductions de services directs à la population. Le ministre (Gaétan Barrette) continue pourtant de prétendre que les services ne seront pas affectés. Pire encore, il essaie de faire croire que les compressions ne visent que des postes vacants. Quel mépris pour elles et pour nos membres qui doivent travailler en double quand des postes sont abolis. »
Selon l’APTS il est faux de prétendre que les coupes ne concernent que des postes vacants. L’Alliance énumère plusieurs coupes importantes dans la région depuis plusieurs mois. Des postes ont été supprimés dans plusieurs secteurs : prévention, services psychosociaux, laboratoires, la santé publique a vu son budget amputé de 30 %, plus des deux tiers des ressources dédiées à la prévention du suicide ont été coupées, et 46 % du budget en santé au travail est soumis aux compressions jusqu’en 2018, en CLSC, les services de psychologie ont été coupés de plus de 40 % dans certains secteurs, le transfert des professionnels des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF) est en cours, etc.
Cette nette détérioration du système force l’APTS à s’interroger : « Quels services seront supprimés pour réaliser ces transferts vers des ressources privées? Qu’adviendra-t-il des patients en CLSC suivis par ces professionnels, et de ceux qui n’ont pas de médecin de famille? ».
Par ailleurs, l’Alliance critique vertement les nombreux changements dans les laboratoires des urgences en CLSC, sans parler du projet de réorganisation des laboratoires OPTILAB.
L’APTS est un acteur important du réseau public de la santé et des services sociaux avec ses 32 000 membres dans la province et plus de 500 en Gaspésie.
Pour l’APTS, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, doit descendre de son piédestal et venir constater de lui-même les dégâts qu’il provoque dans notre établissement. « Travailleurs sociaux, technologistes médicaux, physiothérapeutes, éducateurs spécialisés, entres autres, tous font un travail indispensable. Supprimer un seul de ces postes, c’est allonger les listes d’attente et créer une souffrance superflue pour les employés du réseau et pour la population. M. Barrette, il est temps que ça cesse », de conclure Guylaine Michel.
«Ces compressions aveugles touchent les personnes les plus vulnérables de notre société. Ce gouvernement a érigé le déficit zéro en dogme, sans se soucier des conséquences sur la population et sur les personnes qui travaillent dans le réseau. Celles-ci sont pressurisées et ne parviennent plus à répondre à la demande. Les listes d’attente s’allongent sans cesse et on ajoute continuellement de nouveaux dossiers sur les bureaux. À titre d’exemple, le délai pour recevoir des services en psychologie dans certains secteurs est de plus d’un an. Ce n’est plus possible de travailler correctement dans de telles conditions.»
Guylaine Michel