Quelque 479 citoyens de la Ville de Percé s’opposent au projet du Conseil municipal de la ville d’aménager au coût de 1,8 million de dollars une rue commerciale au centre-ville de la capitale touristique gaspésienne.
Ces citoyens ont apposé leur signature sur le registre alors que le nombre minimum n’était que de 293 signatures. L’exercice démocratique est lourd de conséquences pour la ville. Deux choix s’offrent alors au Conseil municipal : laisser tomber le projet dans sa forme actuelle ou encore aller en référendum.
Interrogé sur les ondes d’une radio locale hier, le maire de Percé, M. André Boudreau, ne semble pas s’en faire avec cet exercice. Malgré l’opposition claire des citoyens, il ne laisse pas tomber le dossier. « Nous avons un Plan B et nous en parlerons plus tard. Un référendum, ça coûte beaucoup de sous. Je ne crois pas qu’on s’en va vers un référendum, car il y a d’autres façons de faire et ce n’est pas ça qui va (avec son équipe) m’arrêter dans le développement de Percé. »
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Le maire ajoute que les opposants au règlement d’emprunt pour la réalisation de la rue commerciale ont vraiment mis le paquet « comme dans une élection pour faire sortir le vote. » Il est aussi amer face à l’exercice de consultation pour un scrutin référendaire dans ce dossier. « Le processus est démocratique, mais l’exercice ne l’a pas été. Pour moi, cela n’a pas de valeur. »
Quant au conseiller, Robert Daniel, il croit que la meilleure solution serait « que la ville sursoit à cette décision d’aller de l’avant avec le règlement d’emprunt, tel qu’il est présentement. »
Le conseiller à la Ville de Percé critique le manque d’équité dans ce règlement. « Cinq entreprises sont présentes sur cette rue. La rue serait une nette amélioration. Mais qui paiera pour ça ? On aurait dû avoir une taxe de secteur jusqu’à concurrence de 75 %. Ce qu’on nous propose présentement c’est d’investir 1,8 M$ dans une rue qui a déjà les égouts et l’eau et faire payer ça par les contribuables du grand Percé.»
Robert Daniel propose une solution dans ce dossier : laissons fonctionner le Géoparc pour une période de deux ans environ. Si des promoteurs sont intéressés à acquérir des terrains dans la future rue commerciale d’ici là, tant mieux. « Ce serait plus prudent pour les citoyens d’attendre l’achalandage qui sera généré par le Géoparc », ajoute M. Daniel.
En conclusion, Robert Daniel croit que le développement économique doit être la source de changements à la ville. « Ça prend du développement dans la ville de Percé. Il faut le faire, car nous n’avons plus de marge de manœuvre et la capacité de payer de nos citoyens est atteinte. Mais de prétendre que la rue commerciale, dans la façon actuelle dont le financement est prévu, va faire en sorte qu’ils paieront moins de taxe dans un avenir rapproché, c’est faux. »
Rappelons que la Ville de Percé a procédé à l’analyse et à la planification urbaine d’un nouveau secteur à vocation mixte, dont les bâtiments structurent une nouvelle rue commerciale reliant la route 132 au futur bâtiment du Géoparc, au centre-ville. Cette nouvelle rue commerciale offrira un potentiel de développement de 10 terrains dont les revenus (vente des lots commerciaux et perception des taxes) pourraient assurer la rentabilité de ce projet.