AGRICULTURE. Les producteurs laitiers de la Gaspésie ont atteint leurs quotas en termes de production annuelle, mais ont terminé l’année avec des revenus inférieurs à l’année précédente.
En moyenne, les pertes se chiffrent entre 20 000 $ et 40 000 $ par entreprise. « L’an passé, les besoins de la population canadienne ont augmenté, alors les droits de production québécois ont augmenté. Plus de lait a été consacré à des classes d’ingrédients moins payantes, ce qui mène en bout de ligne à moins d’argent », explique le président du conseil régional des producteurs de lait de la Gaspésie – Les Îles, Normand Barriault. À titre d’illustration, le lait de consommation vaut environ 100 $ l’hectolitre, tandis que le beurre se chiffre à 45 $ l’hectolitre.
Selon M. Barriault, les entreprises ne sont pas en danger pour autant, mais elles ont moins de marge de manœuvre, moins de liquidités, et moins de capacités d’investir dans de l’équipement.
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Sur les quelque 5200 producteurs laitiers du Québec, 19 seulement se trouvent en Gaspésie. Si le nombre de producteurs a diminué au cours des décennies, le volume de production demeure similaire.
Le problème du lait diafiltré
Les producteurs laitiers décrient la situation prévalant dans le dossier du lait diafiltré, qui leur occasionne des pertes de revenus. Selon l’Agence des services frontaliers, ce produit est un concentré protéique, qui entre au pays sans droits de douanes. Une fois arrivé à l’usine de transformation, il est considéré comme du lait par l’Agence canadienne d’inspection des aliments et peut donc légalement entrer dans la production du fromage.
Cette conception dichotomique entre les deux organismes gouvernementaux permet aux transformateurs de contourner les normes de production fromagère, qui exigent que les produits laitiers entrant dans la production du fromage proviennent à 87 % de producteurs canadiens. Ceux-ci demandent au gouvernement d’harmoniser la définition du lait diafiltré pour corriger cette situation.