FORESTERIE. Les producteurs forestiers du Québec paniquent face à l’absence de plan pour combattre l’épidémie de tordeuse qui progresse rapidement notamment au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Les producteurs ont fait part de leurs inquiétudes à leurs dirigeants lors du Congrès annuel de la Fédération des producteurs forestiers du Québec qui se tient présentement à Rimouski sur le thème «Réagir à l’épidémie de tordeuse en forêt privée». Le président de la Fédération, Pierre-Maurice Gagnon, mentionne que des producteurs ont eu les larmes aux yeux en voyant des parcelles de forêt brunir l’été dernier au Saguenay. « On l’aime notre forêt. On la cultive, on ne veut pas la perdre», dit-il.
Arrosage et surplus de bois
Les producteurs constatent que rien n’a été prévu pour mettre en place un programme d’arrosage des plantations d’une trentaine d’années qui sont particulièrement vulnérables et qui représentent l’avenir de l’industrie forestière. « Ces arbres ont été plantés à la suite de l’épidémie de tordeuse des années 1980. Le bois est encore trop petit pour être commercialisé, mais il risque de mourir s’il n’est pas arrosé », indique le directeur général de la Fédération, Marc-André Côté.
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M. Côté signale qu’un autre important défi sera de trouver un marché pour écouler tout le bois supplémentaire que les producteurs couperont avant qu’il soit trop affecté par la tordeuse. « Il y a 30 ans, on avait ouvert des scieries pour absorber le bois supplémentaire. Plusieurs de ces usines ont fermé depuis et le défi est important pour écouler notre bois. Pour le moment, nous n’avons pas la capacité de transformer tout ce bois. On espère que le bois de la forêt privée sera priorisé dans l’approvisionnement».
« Nous ignorons qui financera les arrosages d’insecticides pour protéger les jeunes forêts, quelles usines pourront consommer le bois en perdition et quelle aide sera disponible pour accompagner les propriétaires forestiers, ajoute le président Gagnon, qui formule une demande très claire au gouvernement, soit d’établir un plan pour offrir un encadrement technique aux propriétaires touchés, coordonner la mise en marché des bois. Arroser les peuplements trop jeunes pour être récolté, reboiser les sites récoltés et offrir un traitement fiscal adéquat pour les propriétaires qui obtiendront un revenu subit et imprévu.
L’épidémie a traversé de la Côte-Nord vers la Matapédia l’an dernier et elle se dirige vers le Nouveau-Brunswick, le Maine et la région de Chaudière-Appalaches. Les peuplements composés uniquement de conifères sont particulièrement à risque.