SOCIÉTÉ. Selon la coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Mireille Chartrand, il reste du chemin à parcourir pour les droits des femmes dans la région, notamment aux chapitres du marché du travail et de l’autonomie économique.
Si, en Gaspésie, les femmes ont un taux de scolarisation plus élevé que les hommes, leur revenu est considérablement moins élevé, alors que leur revenu médian est de 20 000 $, comparativement à 27 600 $ pour les hommes.
Cela s’explique en partie du fait que les secteurs traditionnellement masculins offrent des salaires plus élevés. « Pour un salaire équivalent, les femmes doivent avoir un diplôme de plus. Les hommes gagnent plus cher pour des emplois qui requièrent moins d’éducation, moins de compétences et moins d’expérience », indique Mme Chartrand.
Selon elle, ce n’est toutefois pas une question de choix d’orientation professionnelle. « C’est difficile pour une femme de s’intégrer dans un métier traditionnellement masculin. Je connais plusieurs femmes qui ont une formation dans des métiers de la construction, mais qui n’ont pas trouvé d’emploi. Il y a un gros travail à faire pour sensibiliser les employeurs », explique la coordonnatrice.
Publicité – Lire la suite de l’article ci-dessous
Encore l’austérité
Selon Mme Chartrand, il y a de plus en plus de pauvreté chez les femmes. « Je n’ai pas de chiffres, mais on le constate sur le terrain, dans les centres de femmes : il y a de plus en plus de besoins. Ils sont presque devenus des banques alimentaires », indique-t-elle.
Les mesures d’austérité auraient affecté davantage les femmes, puisqu’elles ont été mises en place dans des secteurs d’emploi où elles sont plus présentes, comme la santé, l’éducation et les organisations communautaires, mais aussi parce qu’elles reçoivent des services dans ces secteurs.
Au niveau régional, la disparition de la Conférence régionale des élus et d’autres partenaires a fait diminuer grandement la concertation qui avait permis de réaliser des avancées. Les organismes étaient particulièrement actifs dans trois volets : favoriser la diversification professionnelle des femmes, attirer les femmes en politique municipale, et analyser les impacts de projets et programmes selon « l’analyse différenciée selon les sexes ».
Au cours des 18 derniers mois, la Table de concertation a perdu une grande partie de son budget, passant de quatre à une seule employée. « Notre action est limitée. On ne peut plus être partenaires de tous les comités et de tous les endroits où nous avions de l’influence. On va revenir à notre base : accompagner les groupes membres et défendre les droits des femmes au niveau politique », conclut Mireille Chartrand.
Le 8 mars est la Journée internationale des femmes.