Je vous présente cette semaine un fauteuil tout à fait exceptionnel. D’abord parce qu’il fut fabriqué à la fin de la période victorienne, avec sa légère touche Eastlake. Il se tient encore debout malgré son âge vénérable de plus de cent ans.
Exceptionnel aussi parce qu’il nous ramène à cette grande époque des superbes et immenses robes qui nécessitait des accoudoirs rabaissés afin de permettre l’installation de ces très amples robes victoriennes.
Mentionnons bien évidemment son état de conservation plutôt rare, ces petites chaises ayant eu la vie dure du simple fait de la possibilité de les déplacer si facilement.
Découverte
Ce très élégant petit fauteuil est une découverte chez un antiquaire de la région et pour bien vous faire comprendre l’importance qu’on lui accorde dans cette famille de Québec, on a pris soin de faire appel à mon rembourreur favori, ici à Saint-Jean-sur-Richelieu, pour lui redonner ses lettres de noblesse d’antan.
Le respect du style de cette époque pour le choix du tissu de rembourrage, le travail de restauration que le meuble nécessitait et même le nettoyage de chacune des petites composantes du fauteuil, ne furent pas une mince affaire. De nombreuses heures de travail afin de retrouver l’allure exact de cette chaise alors que l’ébéniste venait d’en terminer la fabrication.
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Même s’il est permis de croire que ce meuble fut originalement fabriqué en atelier et que par conséquent, il n’est probablement pas unique, force est d’admettre que les petites chaises de cette qualité ne furent pas nombreuses à se rendre jusqu’à nous, dans une si belle condition.
C’est ce qui justifie une valeur marchande élevée, bien sûr, mais un attachement tout aussi fort pour les propriétaires qui ont ainsi investi autant afin d’augmenter leur patrimoine de meubles anciens avec ce petit fauteuil de plus de cent ans.
Ébénistes
Il y a à Montréal, à Québec et dans de nombreuses autres villes de nombreux ébénistes de grand talent depuis plus de deux siècles. Il serait très certainement possible d’attribuer cette pièce à l’un de ces artisans. Il est certain que cette recherche pour les propriétaires pourrait s’avérer pleine de surprises et de révélations concernant l’histoire de ce fauteuil.
Déjà de l’avoir sauvé d’une balade au dépotoir constitue une marque de respect pour notre histoire du meuble québécois, puis cette décision d’y investir une somme importante pour la restauration complète. Le grand intérêt pour les amateurs de meubles anciens de l’époque des années 1970 risque encore de faire oublier toute cette importance de conserver les traces du passé, d’investir dans des pièces de notre histoire.
Ces petites chaises qui se retrouvent de temps à autre chez nos antiquaires se vendent 250$ à 300$ chacune. Si vous ajoutez à ce montant les coûts de restauration et de rembourrage pour en arriver au résultat qu’on peut examiner ici, la nouvelle valeur de votre chaise devient alors une valeur sentimentale qu’il n’est plus utile de chiffrer. Un trésor de famille, ça n’a pas de prix.
Pour finir, ceux qui vibrent avec la poterie québécoise, canadienne et même d’origine internationale auraient avantage à se rendre à la Boutique Tango du 3903, rue Saint-Denis, à Montréal. On peut y trouver à rabais les superbes poteries dont vous êtes friands. L’appel de la retraite et l’amour du golf entraineront la fermeture de cette boutique spécialisée aussitôt la fin mai arrivée. Cet antiquaire commencera une nouvelle vie!
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