Un bar rayé mort parmi des centaines à l’embouchure de la rivière Malbaie.
Crédit photo : Photo Gracieuseté Linda Langlois
(Un texte d’Ariane Aubert Bonn) – Des centaines de bars rayés ont été retrouvés morts dans les embouchures des rivières Malbaie, Grande-Vallée et de l’Anse-au-Griffon.
Au dégel du printemps, il suffisait de mettre le pied sur les rives de l’embouchure de ces rivières pour croiser des poissons morts à tous les quelques mètres d’intervalle. Les urubus à tête rouge étaient d’ailleurs de la partie en grand nombre pour savourer les carcasses. Des citoyens inquiets ont alerté le Journal afin de faire la lumière sur ces nombreux décès du poisson si populaire auprès des pêcheurs.
La biologiste à la direction de la gestion de la faune pour la Gaspésie, Valérie Bujold, affirme que plusieurs causes sont possibles pour expliquer la mort des poissons. Toutefois, d’entrée de jeu, la maladie ou la contamination de l’eau sont très peu probables, vu que les décès sont survenus à plusieurs endroits différents et que les poissons ne présentent pas de signe évocateur.
La thèse la plus probable selon elle est simplement le froid de l’hiver. « On est à l’extrême nord de l’aire de répartition des bars rayés, donc le climat n’est pas idéal pour eux, explique-t-elle. Le phénomène des mortalités hivernales est observable à plusieurs endroits dans le monde », explique la biologiste.
Migration stoppée par l’hiver?
Valérie Bujold précise que comme l’eau salée devient beaucoup trop froide pour permettre aux bars rayés d’y séjourner en hiver, ces derniers migrent habituellement vers leur frayère située au Nouveau-Brunswick. Toutefois, avec un hiver qui s’est installé rapidement et la distance à parcourir, les poissons auraient pu être pris de court avant de pouvoir entamer leur migration et auraient été contraints de se réfugier dans des embouchures de rivières où ils auraient pu épuiser leurs réserves, tout simplement.
Selon la biologiste, on ne peut pas parler de catastrophe écologique. Le phénomène serait plutôt naturel dans les extrémités des habitats des animaux concernés. Bien que la situation soit suivie par son ministère, l’espèce ne serait pas en danger suite à ce phénomène, précise Valérie Bujold.