L’été 2015 marque le 10ième anniversaire de la fermeture de la cartonnerie de New Richmond. Afin de partager son histoire, une exposition de photos est installée au parc de la Pointe-Taylor durant la saison estivale. Cette exposition vous portera à l’époque de sa construction, un parcours chronologique issu du travail de recherches de monsieur Gordon Duthie, en collaboration avec la Ville de New Richmond. Durant 50 ans, la cartonnerie fut au cœur de l’économie de New Richmond et de ses environs.
10 ans déjà…
L’été 2015 marque le 10ième anniversaire de la fermeture de la cartonnerie de New Richmond. Afin de partager son histoire, une exposition de photos est installée au parc de la Pointe-Taylor durant la saison estivale. Cette exposition vous portera à l’époque de sa construction, un parcours chronologique issu du travail de recherches de monsieur Gordon Duthie, en collaboration avec la Ville de New Richmond. Durant 50 ans, la cartonnerie fut au cœur de l’économie de New Richmond et de ses environs.
Afin de se rappeler un peu toute cette époque, voici quelques textes qui évoqueront quelques souvenirs.
Un 4 août… en Gaspésie
Voici un texte fort intéressant qui a été publié dans le Journal Les Affaires en février 2011. Ce texte a été écrit par Claudine Hébert.
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Le 4 août 2005, la cartonnerie Smurfit-Stone, à New Richmond, décide de fermer ses portes. Trois cents personnes sont remerciées. La ville de 3 800 résidants craint le pire. Cinq ans plus tard pourtant, New Richmond ne s’est jamais aussi bien portée, à commencer par l’immobilier.
Étonnamment, la valeur des résidences a augmenté à la suite des déboires de la cartonnerie; la disparition des mauvaises odeurs entraînées par ses activités et la rareté des terrains au bord de la mer expliquent la situation. « Au lendemain de la fermeture, le prix des résidences a grimpé de 30 % », fait remarquer Donald LeBlanc, un courtier immobilier qui roule sa bosse depuis plus de 20 ans dans le secteur de la Baie-des-Chaleurs.
Aucun des quelque 250 commerces de la ville n’a fermé ses portes non plus. Au contraire, plusieurs, encouragés par des campagnes d’achat local, ont prospéré.
C’est le cas des Serres Jardins-Nature pour qui la fermeture de Smurfit-Stone aurait pu être le début de la fin, car elle s’était installée près de l’usine en 2002 pour récupérer ses rejets d’eau chaude. Ainsi, le plus important producteur de tomates biologiques de terre de l’est de l’Amérique s’est retrouvé, du jour au lendemain, privé de sa principale source d’approvisionnement en énergie. C’est l’eau chaude de Smurfit-Stone qui contribuait à maintenir la température des serres à 25oC.
« Heureusement, la biomasse est venue à notre rescousse », reconnaît le directeur des ventes de l’entreprise, Germain Babin. Plutôt que de baisser les bras, l’entreprise a profité de ce changement pour accroître de 50 % sa superficie, à 12 000 m2. Les serres, qui emploient une trentaine de personnes, dont une vingtaine à temps plein, produisent près de 600 000 kg de tomates destinées à Loblaw et à Sobeys de l’est du pays.
Nathalie Normandeau veut convaincre Smurfit Stone de rouvrir son usine du Québec (27 juin 2006)
La ministre québécoise des Affaires municipales et des Régions, Nathalie Normandeau, affirme que les efforts de relance de la cartonnerie Smurfit-Stone de New Richmond, en Gaspésie, visent notamment à convaincre la compagnie de rouvrir elle-même son usine.
Mme Normandeau a fait le point sur l’avancement des démarches du groupe de travail chargé d’étudier des scénarios de relance. Elle a d’abord indiqué que l’équipe poursuivait toujours deux objectifs, conserver des ponts de communication ouverts et transparents avec Smurfit-Stone et travailler à l’élaboration de propositions permettant de relancer l’usine.
Ce n’est qu’après avoir établi quatre conditions impératives, la réduction des coûts de main-d’oeuvre, la diminution des coûts d’énergie, la disponibilité et la réduction du coût de la fibre et des conditions favorables d’offre et de demande du marché nord-américain, que la ministre a fait ce commentaire.
Elle cherche donc à convaincre les gens de Smurfit-Stone qu’ils ont pris la mauvaise décision en fermant l’usine de New Richmond et qu’il faut la rouvrir. Rappelons que Smurfit-Stone a aussi mis fin aux opérations de son usine de Bathurst, au Nouveau-Brunswick.
Une vision, une passion, un entrepreneurship…
Le 5 août 2010, plusieurs centaines de citoyens et citoyennes de la ville de New Richmond se rassemblaient à la Salle de spectacles de la Baie-des-Chaleurs pour entendre le maire Nicole Appleby faire le bilan des cinq dernières années, après la fermeture de la Smurfit Stone.
Voici l’essentiel des propos de cette soirée.
Mme Appleby a tenu à souligner le courage, la détermination et l’initiative dont ont fait preuve le Conseil municipal, la communauté, les gens d’affaires et les employés de la Ville pour relever le défi du changement. Un changement qui s’imposait pour bâtir ensemble « un nouveau New Richmond ». Pour s’y faire, la Ville s’est dotée d’une nouvelle image, d’un nouveau slogan, de nouveaux outils promotionnels et surtout d’une nouvelle équipe en développement économique.
Reposant sur un plan de diversification dont la Ville s’était dotée, et ce, appuyé par un plan d’affaires, la Ville a amorcé son virage dans ses trois secteurs de développement stratégique : l’industriel, le commercial et le tourisme.
Pour l’ensemble de ces secteurs, c’est plus de 97 millions de dollars d’investissements qui ont été réalisés dans la communauté au cours des cinq dernières années (2005-2010) et ce, dans les secteurs industriel, touristique, commercial, résidentiel et dans le domaine des infrastructures.
Au total, sur plus de 97 204 139 $ d’investissements, 64 455 000 $ auront été investis par le secteur public pour la plupart dans le cadre de projets d’infrastructures.
Toutefois, fait intéressant, plus de 32 749 139 $ ont été investis par le secteur privé ce qui démontre, sans équivoque, une croissance de l’activité économique. Le tout s’est traduit par la création de 165 emplois dans tous les secteurs d’activités, en plus de centaines d’emplois temporaires reliés aux travaux d’infrastructures.
Sur ces investissements majeurs, près de 10 millions de dollars ont été investis dans le secteur résidentiel. Ce qui complète avec 123 nouveaux logements, la capacité immobilière de la Ville.
Si avant la fermeture de l’usine de la Smurfit Stone, New Richmond avait amorcé une réflexion de diversification économique et se donnait des outils en ce sens, loi spéciale, plan d’affaires, plan de diversification et autres, la fermeture de l’usine centralisa une bonne partie des efforts dans un plan A soit une démarche de relance alors que d’autres efforts étaient mis dans le plan de diversification.
Au fil des rencontres et travaux de son comité de relance et après plusieurs mois de montage de divers scénarios avec tous les intervenants, l’évidence de développer un plan B devenait incontournable et l’orientation stratégique fut celle des énergies renouvelables.
L’opportunité d’affaires que représentait l’appel d’offres de 2000 MW d’énergie éolienne d’Hydro-Québec, permettait l’émergence d’une filière éolienne dans la Baie-des-Chaleurs.
Dans cet esprit, tous les équipementiers potentiels et leurs sous-traitants ont été rencontrés et plusieurs ont fait l’objet d’un accueil à New Richmond. Plusieurs missions ont été réalisées au Canada, aux États-Unis, mais particulièrement deux en Europe auprès des partenaires identifiés pour le dépôt de documents détaillés d’offre de services par la Ville de New Richmond.
Si le contexte économique mondial n’a pas favorisé l’implantation de REpower à New Richmond, de son côté, Woodward nous a confirmé sa venue avec un partenaire comme fournisseur des convertisseurs à REpower. Le tout s’est conclu par la création d’environ 30 emplois.
Une opportunité dans le solaire a fait l’objet d’un important suivi, mais le contexte économique et les problématiques de financement ont forcé le promoteur à se désister.
L’économie de la ville a longtemps été fonction du secteur forestier et la disponibilité de la ressource le point d’ancrage d’une stratégie de prospection. D’importants projets ont été étudiés soit la transformation de la biomasse en granules, en charbon vert et en éthanol, mais ces projets ne se sont pas concrétisés.
En développement économique il faut être opportuniste et c’est dans cet esprit que nous avons prospecté et obtenu l’implantation d’un centre contact clients. Ce projet s’est finalement installé à Caplan, mais l’impact en retombées commerciales pour New Richmond demeure.
Et la Stone
Et finalement, la Smurfit Stone a vendu ses installations de New Richmond à la compagnie américaine Green Investment qui a procédé à la décontamination des terrains et la démolition des bâtiments. Le grand entrepôt est conservé et est occupé par Fabrication Delta qui effectue la construction de tours d’éoliennes.
Au cours de la présente année (2010) quelques projets verront (ont vu) le jour. Pour ne citer qu’un de ceux-là, l’important projet de parc éolien de Venterre.
-Construction d’un parc éolien de 66 MW dont 19 unités pour 38 MW sur le territoire de la Ville de New Richmond;
-Investissements de 205 M$, la création de près de 200 emplois pendant la période des travaux avec des retombées économiques de l’ordre de 110 M$;
-Construction d’une ligne de transmission de 230 KV par Hydro-Québec.
Au cours de la soirée, Mme Appleby a mentionné à plusieurs reprises que le dynamisme, l’esprit entrepreneurial et le leadership de la communauté conjugués à l’effort gouvernemental ont permis à la Ville de New Richmond d’amorcer le nouveau virage.
Tout va bien… Au cours de plusieurs décennies entre les années 60 et les années 2000, rien ne pouvait troubler le travail de milliers d’ouvriers qui entraient à tous les matins à la Consol et, plus tard, à la Smurfit Stone. Quelques grèves et moyens de pression ici et là, mais tout allait bien. Les travailleurs gagnaient de très bons salaires et la vie s’annonçait extraordinaire pour les jeunes qui avaient l’immense chance de travailler à cette usine. Mais…
Photos par Photo TC Media – Archives