PAYSAGES. Trois questions à Claude Péloquin, directeur des études à la Chaire de tourisme Transat de l’ESG UQAM, qui compte 18 ans d’expérience dans l’industrie touristique.
Les Québécois et les touristes étrangers visitent-ils le Québec de la même façon?
Quand on demande à la clientèle hors Québec ce qui l’incite à faire un voyage au Québec, l’incitatif premier ou l’élément déclencheur, c’est la beauté des paysages.
Si on regarde plus du côté des activités, le magasinage est l’activité numéro 1 en termes d’intérêt pour les Ontariens et les Américains. Les Ontariens apprécient aussi la dégustation de repas gastronomiques.
Les Français cherchent surtout des activités de type musée, site historique, faire de la marche pour découvrir la ville, puis le côté parc naturel est aussi très fort pour eux.
Pour les Québécois, c’est un peu plus diversifié, mais je dirais que dans leur cas, le magasinage est aussi important. La marche pour découvrir la ville arrive en deuxième position. Ce sont les grands incontournables.
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Il est intéressant de regarder du côté des activités moins grand public parce que c’est là où il y a des divergences d’un marché à l’autre. Aller au casino, par exemple, c’est une activité qui est très prisée par les Américains, un petit peu moins pour les Ontariens, beaucoup moins pour les Québécois et encore moins pour les Français.
Pour les Québécois, c’est un peu plus diversifié, mais je dirais que dans leur cas, le magasinage est aussi important. La marche pour découvrir la ville arrive en deuxième position. Ce sont les grands incontournables.
Claude Péloquin
Quelle région du Québec attire le plus de touristes étrangers et pourquoi?
Évidemment, Montréal arrive en premier parce que c’est la porte d’entrée et un incontournable pour la majorité. Or, il y a des régions qui réussissent mieux pour certains marchés. Les Cantons-de-l’Est, étant donné qu’ils sont à proximité des Américains, ont plus de facilité à les attirer. Il y a aussi des régions avec de grands espaces comme la Côte-Nord ou le Saguenay−Lac-Saint-Jean qui réussissent assez bien auprès des Français qui recherchent la grande nature et les parcs; alors que les Américains et Ontariens vont rechercher le côté urbain des festivals d’été et ce type d’expérience là.
Est-ce que le tourisme international fluctue beaucoup et doit-on le surveiller de près?
L’économie est évidemment un facteur très important qui va dicter les comportements des voyageurs. Quand l’économie va mal aux États-Unis, c’est sûr que les Américains ont moins tendance à sortir du pays. Le taux de change est un autre facteur. S’il y a un grand événement international (sportif ou culturel) qui se tient dans un pays, ça peut aider à faire sortir les gens. La température, mais ça c’est plus pour le court terme, joue aussi un rôle. Si on a un bon hiver avec beaucoup de neige, ça peut donner envie à des skieurs ou des motoneigistes de venir. Ça fluctue d’une année à l’autre. Durant les dernières années, il y a eu un fort intérêt à sortir du pays donc le taux de départ des Québécois à l’étranger est en constante croissance. On essaie de contrebalancer ça en attirant l’équivalent en clientèle hors Québec qui va venir investir chez nous, mais ce n’est pas toujours facile.