Secret de polichinelle près d’une union sur deux se solde par une séparation au Québec. Ces épreuves marquent. Certains disent encore oui à l’amour, mais à leurs conditions.
«On voit la relation comme un objet de consommation, c’est d’une tristesse, ajoute-t-elle. C’est tentant pour les gens de s’ennuyer et de passer d’une relation à l’autre. Les réseaux sociaux font des ravages dans les couples, et autant chez les adultes que chez les jeunes.»
Élise Bourque, sexologue clinicienne et psychothérapeute.
«Les gens sont très réalistes et ne s’engagent plus pour 25 ans. Personne n’est dupe, si ça ne fonctionne pas, on change», estime Élise Bourque, sexologue clinicienne et psychothérapeute.
La spécialiste a remarqué une tendance au non-engagement durant ses dernières années de cabinet. «On voit la relation comme un objet de consommation, c’est d’une tristesse, ajoute-t-elle. C’est tentant pour les gens de s’ennuyer et de passer d’une relation à l’autre. Les réseaux sociaux font des ravages dans les couples, et autant chez les adultes que chez les jeunes.»
La brisure de la famille nucléaire amène des nouveaux défis pour les relations à long terme. Christian a 42 ans. Beau bonhomme, il est très populaire avec la gent féminine. Pourtant, depuis sa séparation pénible, il n’a pas de relation sérieuse. Selon lui, sa garde partagée et son horaire de travail de nuit compliquent bien les choses.
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«Avec ce que j’ai vécu, il va falloir que ce soit fort pour engendrer un engagement véritable. Une bonne chimie ne suffit pas, il faut être conscient des défis. Le quotidien augmente le niveau de difficulté, les relations ont une durée de vie indéterminée. Des femmes merveilleuses ont traversé ma vie et en d’autres circonstances, je me serais sûrement marié», avoue celui qui garde espoir de bâtir une relation solide quand ses enfants seront plus indépendants. En attendant, il profite de sa liberté.
Selon Mme Bourque, il est sain de se choisir avant tout et d’apprivoiser petit à petit les aléas de la vie de l’autre pour s’investir à son rythme.
Faire maison à part
:Isabelle, 46 ans, a rencontré Hugo après un rancard désastreux. Ils se sont revus 15 ans plus tard et la magie était cette fois au rendez-vous. Elle, pigiste accomplie du Plateau, lui, père monoparental de La Prairie, pas question pour l’instant d’habiter ensemble. Toutes les fins de semaine leur sont réservées et ils placotent très souvent au téléphone.
«J’ai vécu deux grosses déceptions amoureuses, les séparations ont été très compliquées, explique-t-elle. Après, je me suis construit un petit nid d’amour, j’ai réappris à vivre seule. Je suis réticente à laisser tomber cette indépendance. On a le meilleur des deux mondes. On est content de se voir, on ne se chicane jamais. J’ai hâte de le retrouver.»
Le seul inconvénient pour elle est de tout payer en double, après presque trois ans de vie de couple. Isabelle n’est pas fermée à l’idée de déménager à deux dans le futur, mais souhaiterait tout de même garder son condo comme refuge.
Pour la sexologue clinicienne et psychothérapeute, Élise Bourque, il est difficile de maintenir à long terme une relation sans la vie commune. «Souvent, la relation s’effrite. Les gens sont épuisés de traîner leurs bagages ou d’ajuster leurs horaires. Néanmoins un couple peut très bien fonctionner sans vivre ensemble, en étant suffisamment lié pour conserver la proximité.»
Dans tous les cas, Mme Bourque conseille de prendre son temps et de partager son intimité pour les bonnes raisons et non par dépendance affective.
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