Soixante ans après l’exécution de Wilbert Coffin au Québec, des avocats affirment avoir découvert de nouveaux éléments qui pourraient blanchir sa réputation.
Le 10 février 1956, le prospecteur minier de Gaspé a été pendu à Montréal après avoir été reconnu coupable du meurtre de trois chasseurs américains. Pour sa part, Wilbert Coffin a toujours affirmé qu’il était innocent.
L’homme avait été en arrêté en 1953 et accusé du meurtre d’Eugene Lindsay, de son fils et de l’un de ses amis. Après un procès d’environ un mois, en 1954, M. Coffin a été jugé coupable, avant d’être exécuté à la prison de Bordeaux, à Montréal.
Or, un avocat originaire de Gaspé, Michael Rooney, qui demeure maintenant aux États-Unis, veut démontrer que Wilbert Coffin a été injustement accusé de meurtre. Après avoir effectué des recherches à partir de documents du procès et de différentes publications pendant deux ans, il affirme que des faits prouvant son innocence n’ont pas été retenus par la cour à l’époque. L’avocat s’est intéressé à deux autres Américains et à une deuxième jeep qui auraient été présents dans le secteur au moment où les meurtres ont été commis.
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De son côté, un organisme canadien ayant pour but d’innocenter des personnes injustement condamnées, The Association in Defence of the Wrongly Convicted (AIDWYC), travaille depuis 10 ans pour démontrer que des manquements se sont produits lors du procès de Wilbert Coffin. L’association a reçu d’autres documents et a bon espoir que de nouvelles informations puissent permettre de renverser le verdict de la cour.
Elisabeth Widner, qui oeuvre au sein de l’AIDWYC, s’est rendue à Gaspé en 2006 afin d’amasser des informations pour démontrer l’innocence de Wilbert Coffin. Depuis quelques mois, elle et un groupe d’étudiants en pathologie judiciaire de l’Université de Toronto croient que la théorie de la Couronne entourant la scène du crime ne tiendrait pas la route. Selon eux, de nouveaux indices démontreraient que Wilbert Coffin n’a pas commis les crimes pour lesquels il a été exécuté.
Lors d’un entretien accordé à Radio Gaspésie, Me Widner a expliqué que ces nouveaux éléments pourraient permettre une révision de la cause par le ministère fédéral de la Justice, même s’il n’y a plus de témoins. Elle estime que les recherches menées sur la scène du crime appuient aussi la théorie de la présence des deux Américains et d’une autre jeep dans le secteur.
Elisabeth Widner s’attend à ce que les travaux de recherche soient terminés d’ici trois mois. Les documents seront ensuite expédiés au Groupe de la révision des condamnations criminelles du ministère de la Justice à Ottawa.
La Presse Canadienne