Les conseilleurs municipaux ont voté contre l’idée d’augmenter le salaire de la mairesse de 48 000$ à 60 000$.
Crédit photo : Photo Le Havre – Thierry Haroun
(Un texte de Thierry Haroun) – Proposé un peu plus tôt cette année lors d’un précédent conseil municipal, l’épineux sujet de l’augmentation des salaires des élus était au menu hier soir à Chandler.
La mairesse aurait bien voulu faire augmenter son salaire de 48 000$ à 60 000$, histoire d’être payée à sa juste valeur, selon elle, avec une légère hausse pour les conseillers. Mais ces derniers ont rejeté la proposition à 4 contre 2. Parmi eux, le conseiller de Newport, Bruno-Pierre Godbout. « On n’en a pas parlé en campagne électorale. Je pense que ça n’aurait pas été une promesse qui aurait été très populaire », a-t-il justifié.
Pour son collègue du quartier Saint-François-de-Pabos, Gaétan Daraîche, la pilule ne passait pas non plus. « Pourquoi s’augmenter les salaires? C’est comme prendre l’argent des citoyens et la redonner au gouvernement via les impôts. Je l’ai toujours dit, je suis mal à l’aise avec ça. Je ne suis pas prêt à embarquer là-dedans et je changerai pas aujourd’hui. »
La conseillère de Pabos-Mills, Meggie Ritchie, s’y est aussi opposée jugeant qu’elle devait faire ses preuves comme élue avant de s’augmenter un salaire, le cas échéant. Donald Vachon du quartier Pabos a aussi voté contre, alors que Richard Duguay pour Chandler a voté pour, estimant que l’investissement en temps pour son travail en qualité de conseiller le justifiait. Enfin, Denis Pelchat, lui aussi de Chandler, était contre voilà quelque temps, mais a changé d’idée au final en votant pour en précisant toutefois que la somme représentant sa hausse salariale serait entièrement versée à un organisme du milieu.
Séance houleuse
Intimidation et harcèlement semblent faire partie du quotidien au sein du conseil municipal de Chandler, alors que les élus sont à couteaux tirés. Il est de notoriété que depuis novembre dernier, le nouveau conseil municipal transpire l’esprit clanique et l’ambiance est devenue si toxique que la mairesse Louisette Langlois a senti le besoin, en début de séance hier soir, de se vider le cœur. Putsch, complot, intimidation, mépris, insultes, harcèlement et incivilité ne sont que quelques-uns des mots que Louisette Langlois a prononcés devant des élus qui sont restés de glace.
« Depuis novembre, les conseillers et moi faisons l’objet de gestes déplacés, d’insultes et de harcèlement et d’incivilité. Par exemple, il s’agit de demander à un conseiller de se calmer parce qu’il démontre de l’agressivité pour qu’il vous réponde : « T’as rien vu encore! » »
Et ce n’est pas tout, la mairesse accuse même certains de faire du chantage. « Je me fais répondre de faire attention parce que quelqu’un dans cette salle va déclarer des conflits d’intérêts contre mon conjoint. Si je plie pas à la demande, cette personne pourrait traîner la Ville devant les tribunaux. » La mairesse a conclu son discours en refusant « de céder à la peur et à la menace ».