La nouvelle réglementation du Plan de gestion du saumon atlantique entrera en vigueur ce 1er avril et s’étendra sur pas moins de 10 ans, de 2016 à 2026.
Parmi les nouvelles mesures, on retrouve la conservation des grands saumons à partir du 1er août dans les rivières où les montaisons ont été supérieures à la cible de gestion au cours des cinq dernières années. La rivière York fait notamment exception, la conservation étant possible à partir du 1er juillet.
C’est plus un plan de conservation et de préservation qu’un plan de gestion
Jean Roy
Cette nouvelle réglementation n’aura pas d’incidence outre mesure sur les rivières du coin, comme l’explique Jean Roy, le directeur général de la Société de gestion des rivières à saumon de Gaspé.
« Nous ça ne change rien pour la Dartmouth et la Saint-Jean, ça fait 17 ans qu’on fait ça, que les comptes sont faits et qu’on ouvre le 1er août si on rencontre nos seuils de conservation. Par contre ils voulaient aussi nous ramener la York à cette date, mais on trouvait que c’était exagéré parce que pour faire une histoire courte, on est deux fois au-dessus de ce qu’on a besoin pour arriver sur la York depuis 10 ans. Partir du 1er août, ça aurait eu un impact économique important sur la fréquentation. La rivière York se porte très bien et en plus on s’est engagé à compter le saumon très tôt en juillet alors si on n’atteint pas nos seuils, on va le savoir vite. Il n’y a donc pas de modification à part qu’on perd une semaine de prélèvement sur la York et qu’on va faire nos comptes plus de bonne heure. »
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Plan incomplet
À la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, on a endossé la majorité des modalités annoncées par le ministre de la Faune, Laurent Lessard, soulignant cependant que ce plan ne comporte pas tous les éléments d’un plan de gestion complet, puisqu’il vise exclusivement à restreindre les modalités de pêche sportive dans le but de conserver la ressource.
C’est un peu le même son de cloche pour Jean Roy, qui rappelle que tout l’aspect économique a été évacué. « On considère qu’une des grandes faiblesses du plan, c’est qu’il n’a pas fait le bilan de l’ancien plan, avec ce qu’on visait, les cibles de gestion, la façon dont on gérait et voir les résultats de comment le saumon se porte au Québec. On dirait qu’il part de nulle part. C’est plus un plan de conservation et de préservation qu’un plan de gestion. Par rapport à ce qu’on pense, un plan de gestion ça doit non seulement inclure la ressource, mais aussi l’aspect socioéconomique et tenir compte de l’utilisateur et du pêcheur. Il y a un paquet de monde qui gagne leur vie grâce à ça et il y a des impacts dans les villes et villages. Ça ne tient pas en compte du tout de la clientèle vieillissante et de la relève difficile à aller chercher. Il n’est question que de la biologie du saumon, c’est uniquement axé sur la ressource et on pense que c’est une grande lacune. »
Finalement, le permis de pêche annuel autorise toujours le prélèvement de 7 saumons au Québec, ce que tous les acteurs du milieu considèrent comme étant trop élevé. Une diminution du contingent semble inévitable, mais la question demeure à savoir à combien il se chiffrera. À ce sujet, les discussions se feront avec le gouvernement fédéral afin d’harmoniser la réglementation de pêche, le contingent annuel de récolte étant du ressort de Pêches et Océans Canada.
Nouvelle règlementation à partir du 1er avril
– La fermeture complète de la pêche ou la restriction de la récolte des saumons sur les rivières dont la population est en situation critique;
– Sur toutes les rivières où la pêche au saumon est autorisée, la remise à l’eau des grands saumons est obligatoire en début de saison. Exception sur la Moisie, la Natasquan et la Causaspcal;
– La rétention des grands saumons à partir du 1er août dans les rivières dont les montaisons ont été supérieures à la cible de gestion au cours des cinq dernières années. Exception sur la York, la St-Jean (Côte-Nord) et la Patapédia, la rétention étant possible au 1er juillet;
– La remise à l’eau obligatoire de tous les grands saumons pêchés en dehors des rivières à saumons;
– La réduction de la limite de prise et de possession quotidienne à un maximum de deux saumons par jour (limite de un ou deux saumons, selon la rivière);
– L’instauration d’un contingent quotidien de trois remises à l’eau, à l’exception des rivières de la région du Nord-du-Québec, et des rivières à l’est de la rivière Natashquan où il n’y a aucune limite.